La plupart des fleurs de montagne ont des vertus pharmacopées utilisées depuis le moyen-âge dans les alpes. Si l’on connait sans conteste les bienfaits de l’arnica en gel ou en homéopathie, des infusions de génépi ou de gentiane (et oui, il n’a pas que la liqueur), les effets bénéfiques de la joubarbe ou de l’épilobe sont moins connus. Petit tour d’horizon sur ces plantes et fleurs d’altitude qui nous soulagent de bien des maux.
> Le génépi, un effet tonique ou anti-rhume
Si l’on connaît la liqueur produite depuis le moyen-âge par les moines des pays de Savoie pour ses qualités digestives, le génépi disposerait en infusion d’autres vertus médicinales. D’une part, il combat l’asthénie en donnant un bon coup de fouet, d’autre part il permet de lutter contre la fièvre et la toux. En effet, grâce à ses capacités expectorantes et respiratoires, il était utilisé autrefois pour soigner les maladies pulmonaires.
Une précaution est à prendre cependant lors de son administration, car il est riche en thuyone. Il présente donc un risque de convulsions en cas de surconsommation. Ne dépassez pas 2 à 3 tasses par jour qu’on vous conseille d’utiliser quelques brins de génépi en infusion et de sucrer ce breuvage avec du miel pour en gommer l’amertume.
Sachez que de nos jours, cette fleur est également convoitée en cosmétologie pour ses qualités antioxydantes, antimicrobiennes et anti-inflammatoires liées à l’acide chlorogénique qu’elle contient.
> La gentiane et ses bienfaits digestifs
La gentiane, bien connue pour son amertume, agit sur l’ensemble de la sphère hépatique et digestive, en favorisant la production de sucs gastriques et pancréatiques. Elle vient donc à la rescousse des maux d’estomac, des nausées, mais aussi des flatulences.
Utilisée autrefois pour redonner de l’appétit, relancer le système digestif, mais également pour réguler le système nerveux des personnes en convalescence, elle stimule la production de sérotonine, cette substance appelée aussi l’hormone du bonheur. De ce fait, la gentiane procure du bien-être, du calme et du courage aux personnes fragilisées ou déprimées.
Vous pourrez la préparer en infusion à partir de 5 à 6 gr de racines séchées pour une consommation de 2 ou 3 tasses par jour, à boire de préférence avant le repas. Malgré son action sur la digestion, les personnes souffrant d’ulcère éviteront sa consommation.
Elle se trouve aussi en fleurs de Bach où elle est préconisée aux personnes qui se sentent découragées
> L’Arnica pour les douleurs, petits et gros bobos
On ne présente plus l’arnica, un indispensable de la pharmacie des mères de famille ou des grand-mères. Prise en granules homéopathiques ou badigeonner en crème pour réduire, voire empêcher la formation des bosses et des bleues, son efficacité post traumatique n’est plus à démontrer.
Elle agit également sur les douleurs articulaires et musculaires. En effet, les substances actives, contenues dans cette fleur d’un beau jaune-orangé, lui confère des vertus anti-inflammatoires, antalgiques et vasculaires.
> La joubarbe des montagnes, un coupe-feu naturel
En forme d’artichaut facilement reconnaissable, la joubarbe pousse sur des sols secs et caillouteux. Astringente et rafraîchissante, on utilise ses feuilles préalablement écrasées pour traiter les orgelets, les verrues, l’eczémas, ou encore pour apaiser les brûlures, les coups de soleil et les piqures d’insectes. Dans les temps anciens, elle servait à soigner le muguet et les aphtes en décoction. Si elle est plus rarement utilisée par voie interne, l’infusion de joubarbe soulage les ulcères.
> L’épilobe antibactérienne
Vous l’avez forcément croisé sur les sentiers des pays de Savoie. En revanche, vous connaissez sans doute moins son usage sur les troubles de la prostate, des reins et de la vessie grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, décongestionnantes et antibactériennes.
Diurétique naturel, l’épilobe est en effet une aide précieuse en cas de cystite. Quant à ses qualités astringentes, elles sont utilisées pour lutter contre un certain nombre d’infections, notamment contre la gastro-entérite. Son ingestion se fait en gélules, en infusions ou en gouttes de teinture mère.
Il est totalement impossible de faire le tour complet d’une pharmacopée aussi riche. Attention aussi à la cueillette de ses fleurs de montagne, dont certaines sont protégées et interdites.
Une certitude cependant, le pouvoir des plantes est puissant et il doit être utilisé à bon escient. Avant toute automédication, surtout pour les femmes enceintes et les enfants, procédez à quelques vérifications auprès de votre pharmacien.